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La Méthode Montessori étudiée dans notre école maternelle du centre à Aire-sur-la-Lys

Les qualités innées des enfants :Les enfants sont naturellement des expérimentateurs, des explorateurs de leur environnement, de courageux travailleurs : « curieux de tout, capables d’une extraordinaire concentration et prêts à tout absorber comme les éponges absorbent l’eau » (L’esprit Absorbant). Le travail, dit-elle, est un instinct. Que veut dire éduquer ? Personne ne l’a mieux résumé que le professeur Holmes de Harvard, le préfacier de l’édition américaine de son livre et qui a beaucoup contribué au succès de sa méthode aux Etats-Unis : « Il s’agit de défendre le droit de l’enfant d’être actif, d’explorer son environnement et de développer son patrimoine intérieur à travers toutes sortes de recherches et d’efforts créatifs. Éduquer consiste à guider l’activité, pas à la réprimer… Le rôle du maître est de nourrir, d’aider, d’observer, d’encourager, de guider, d’inciter, et non pas de se mêler, d’ordonner ou d’interdire. »

Le développement de l’enfant avec un matériel pédagogique approprié :Une grande partie du travail porte sur le développement des sens, la coordination des gestes, l’observation du monde extérieur, certains aspects de la vie pratique et de la vie sociale, certaines opérations intellectuelles, lire écrire, les nombres, l’arithmétique, la nature, etc. Il consiste en l’acquisition par l’enfant d’une familiarité avec des objets qu’il doit manipuler ou utiliser : Objets de l’environnement ordinaire mais aussi matériels pédagogiques variés qui représentent les réalités concrètes ou abstraites qu’ils doivent comprendre.

Les éducateurs et leur mission : L’éducatrice doit « aider là où c’est nécessaire. Elle doit avoir pour chacun un sourire, un mot d’encouragement. Elle doit veiller sur l’enfant qui se trompe, qui ne réussit pas, qui reste inactif. Elle doit s’approcher, délicatement, proposer un travail, montrer comment on se sert du matériel. Elle doit suivre un à un ces enfants, surveiller personnellement tout ce qu’ils font. Il faut qu’elle remarque les besoins de chacun, et qu’elle soit là quand on a besoin d’elle. Il ne faut pas qu’elle interrompe un enfant. C’est sous la savante direction d’une telle maîtresse, et dans une ambiance ou personne n’est dérangé, que les enfants finissent toujours par s’intéresser à un travail. »« Il faut laisser les enfants exercer leurs qualités innées, et bien entendu ne rien faire qui puisse les étouffer. »« Toute manifestation dont le but est utile, sous quelque forme qu’elle se présente, doit être non seulement permise, mais aussi observée par le professeur.Dans notre système la maîtresse doit être une influence beaucoup plus passive qu’active. Sa passivité doit être composée d’une grande curiosité de type scientifique et d’un absolu respect pour le phénomène observé. »

Les leçons : « Elles sont individuelles. Les leçons collectives tiennent peu de place dans notre méthode et elles ont pratiquement été abolies à cause de l’attention qu’elles nécessitent de la part de tous les enfants qui, pour certains, ne sont pas disposés à la donner au moment voulu. » La brièveté doit être leur principale caractéristique. Autre caractéristique : la simplicité. « Les leçons doivent être dépouillées de tout ce qui n’est pas la vérité absolue. Le professeur doit éviter de se perdre en mots inutiles. Les mots doivent être les plus simples que l’on puisse trouver. » Troisième caractéristique : l’objectivité. « Les leçons doivent être présentées de telle sorte que la personnalité du professeur disparaisse. Seul l’objet sur lequel il attire l’attention de l’élève doit être en évidence. »« Si la leçon n’est pas comprise par l’enfant, le professeur ne doit ni répéter, ni insister. » La répétition serait inutile et nuisible. Inutile : L’incompréhension de l’enfant montre qu’il n’est pas prêt. Mieux vaudra essayer à un autre moment ou un autre jour. Nuisible : car s’il se souviendra des signes d’insistance qu’il aura ressentis comme un reproche, il oubliera par contre entièrement l’objet de la leçon qu’il était peut-être sur le point de comprendre.

Liberté et discipline :Le principe fondamental de la « pédagogie scientifique » est la liberté de l’élève : « Cette liberté qui permet le développement de l’individu est une manifestation spontanée de la nature des enfants. » « C’est une idée que les tenants des méthodes des écoles ordinaires ont beaucoup de mal à comprendre » car, se demandent-ils, comment obtenir la discipline dans une classe d’enfants libres ? « Nous nous faisons, certes, une idée de la discipline différente de celle qui est généralement acceptée. En fait lorsque est atteint un parfait état de liberté, apparaît la discipline, solennelle et simple » qui se rencontre chaque fois qu’il s’agit de créer quelque chose. « La discipline qui naît de la liberté, est nécessairement active. »« Nous ne considérons pas qu’un enfant soit discipliné quand ses professeurs ont réussi à le rendre aussi silencieux qu’un muet et aussi immobile qu’un paralytique. Un tel individu n’est pas discipliné mais annihilé. Nous disons d’un individu qu’il est discipliné quand il est maître de lui-même et qu’il est capable de contrôler sa conduite dans les occasions où il faut suivre des règles. »

La formation des éducateurs :Pour Maria Montessori, il s’agit d’une tâche de la plus haute importance.« Un entraînement à notre méthode est nécessaire. » « Pour que l’enfant affleure et manifeste son activité, il faut d’abord que l’adulte se corrige. L’adulte est trop énergique… il doit se faire plus indulgent… »« Beaucoup de professeurs, tout en en comprenant la théorie, ont du mal à la mettre en pratique à cause de l’apparente passivité de cette tâche. Ils en éprouvent un malaise, qui peu à peu, heureusement, laisse la place à l’émerveillement de celui qui voit le développement de la vie même. » … « La formation des professeurs est toujours très difficile. Une des raisons vient du fait que lorsqu’on leur explique ce qu’ils doivent faire : observer, s’abstenir d’intervenir en un grand nombre de circonstances, s’abstenir de faire des leçons collectives ou de longues leçons individuelles, s’abstenir d’insister ou de répéter… ils pensent qu’on leur demande de ne pas être vraiment des professeurs. » Le plus difficile, pense-t-elle, c’est « de leur apprendre à observer avec attention, comme les scientifiques observent les phénomènes qu’ils étudient ». « Il faut qu’ils apprennent à laisser faire le matériel pédagogique car, d’une certaine façon, c’est le matériel qui est le véritable professeur et qui dirige dans le détail le travail de l’enfant. »